Le Centre de formation Entreprises de l’Université du Domicile a proposé un webinaire pour tout comprendre sur la Validation des Acquis de l’Expérience (VAE). Suivi par plus de 300 personnes, ce webinaire était animé par Sylvain Deneux, Responsable du CFE. Il a permis aux participants de bénéficier de l’expertise de Jérôme Marcel, consultant formateur et accompagnateur VAE. Voici les principaux enseignements à retenir.
L’UDD mobilisée en faveur de la VAE
Sylvain Deneux, en introduction du webinaire, a rappelé l’action de l’UDD sur deux axes de formation : l’un sectoriel, pour l’emploi à domicile, et qui passe notamment par la VAE. Un second via le Centre de formation Entreprises qui intervient sur 9 domaines : ressources humaines, droit social, CSE, qualité de vie au travail, gestion et droit de la formation, formation de formateurs management, efficacité professionnelle, logement social.
Le Responsable du CFE a également précisé que l’UDD organise des formations spécifiques pour devenir accompagnateur VAE afin de connaître le cadre et les règlementations, les référentiels et les outils, et les techniques pour conduire les entretiens : devenir architecte accompagnateur de parcours VAE et accompagnateur VAE : maîtriser les techniques d’entretien.
La VAE valorise expérience, compétences et connaissances
La VAE (Validation des Acquis de l’Expérience) est un dispositif qui existe depuis 2002. Pour Jérôme Marcel, ce qui est « révolutionnaire » dans la VAE, c’est qu’elle « permet d’obtenir un diplôme sans passer par la formation dite académique. Cela montre qu’au regard de l’expérience professionnelle, du travail, on peut acquérir des connaissances et des compétences qui seront validées dans le cadre d’un titre, d’un diplôme, d’une certification, etc. ». Elle donne la possibilité d'obtenir une certification professionnelle en faisant valoir les compétences acquises tout au long de sa vie.
La VAE repose sur des « éléments de preuve »
La VAE peut s’obtenir totalement ou partiellement en apportant des « preuves ». « Les candidats doivent rédiger un dossier de validation. La personne va pouvoir choisir des situations emblématiques de son travail, de ses activités, qu’elle va décrire et analyser » a précisé notre intervenant. Ces « éléments de preuve » sont fondamentaux en VAE puisqu’ils vont démontrer que la personne a acquis des compétences au regard d’expériences qui peuvent être professionnelles, sociales, personnelles, mais également de formation.
Il y a plusieurs acteurs majeurs de la VAE
Jérôme Marcel a rappelé que « L’Etat est au centre » : il instruit des textes, il est aussi générateur de réformes en fonction de l'évolution du marché, de tous les paramètres économiques et politiques, et il crée également des instances et des acteurs pour faire fonctionner la VAE. « France Compétences est une instance très importante parce qu’elle génère ce qu’on appelle le RNCP, le répertoire national des certifications professionnelles, c’est là que sont réunis tous les référentiels d'activité, pour qu’il y ait une architecture qui soit accessible à tous » a-t-il ajouté. Et puis il y a les certificateurs « privés ou publics », mais aussi des Points Relais Conseil (PRC), parfois supplantés par les Régions, qui diffusent les informations nécessaires avant d’entreprendre sa VAE. Autre acteur de poids : France VAE, qui existe depuis la réforme 2022 et qui centralise 24 certifications. La loi Marché du Travail de 2022 a d’ailleurs apporté des changements significatifs que Jérôme Marcel a détaillés, citant par exemple le congé VAE passé de 24 à 48 heures, la durée de l’expérience qui n’est plus un critère de recevabilité ou le nouvel acteur : l’architecte de parcours, dont nous parlerons un peu plus loin.
Le certificateur a trois grandes fonctions
Le rôle des certificateurs est « d’écrire les référentiels professionnels qui vont être déposés auprès de France Compétences ». Ils doivent aussi « instruire la recevabilité dite administrative ». Enfin, les certificateurs ont pour mission « de composer les jurys, de les faire fonctionner parce que ce sont eux qui valident totalement, partiellement, ou pas du tout, le diplôme ou le titre ». Notre expert a ajouté que « lorsqu’on hésite sur telle ou telle certification, sur un niveau, etc., les certificateurs sont là pour orienter le candidat ».
Différents types d’accompagnement à la VAE
Jérôme Marcel n’a pas manqué de souligné la singularité de la VAE : « Il y a vraiment une inventivité au niveau des modalités d'accompagnement puisqu'on va trouver de l'accompagnement individuel, de l'accompagnement collectif, du présentiel, de l'accompagnement à distance. Il est possible de mixer les types d’accompagnement. Il faut souligner que les organismes de formation sont très novateurs dans le domaine des modalités ».
Plusieurs modes de financement
Notre intervenant a précisé les différentes sources de financement pour la VAE : « le Compte Personnel de Formation, les Opérateurs de compétences (OPCO), les collectivités territoriales, France Travail, etc. » ajoutant que « les entreprises peuvent être vecteurs de financement direct des candidats. Elles peuvent aussi demander à leurs salariés qu’ils s’investissent dans la VAE parce c’est une reconnaissance et cela fait monter en compétence ».
5 grandes étapes pour entreprendre sa VAE
Afin d’apporter un éclairage précis sur la temporalité d’une VAE, Jérôme Marcel a identifié 5 étapes du parcours qui mène à son obtention. 5 étapes pendant lesquelles l’architecte de parcours joue un rôle crucial. Il y a d’abord « la pertinence d’entreprendre une VAE » c’est-à-dire la réflexion indispensable qu’un candidat doit avoir avant de se lancer dans cette démarche. Vient ensuite « la faisabilité et donc la recevabilité au regard du projet de la personne, de ses ressources et des enjeux ». 3e étape, « la construction du parcours et des modalités d’accompagnement », puis « la rédaction du dossier de validation et la préparation du passage devant le jury ». Et enfin, 5e et ultime étape : « la construction du parcours complémentaire suite à la décision du jury ou de la poursuite du projet de la personne ».
Concernant les délais, il est difficile de généraliser. Notre expert a indiqué que la moyenne d’une VAE est de 12 mois, mais qu’elle peut durer plus ou moins longtemps. Il a souligné la spécificité de la VAE collective durant laquelle les candidats démarrent et terminent tous ensemble.
Un nouvel allié : l’architecte accompagnateur de parcours
Suite à la réforme de 2022, un nouvel acteur a fait son apparition, l’architecte accompagnateur de parcours (AAP) : « Par rapport à l’accompagnateur classique, il instruit la première phase en quelques heures : l’étude de faisabilité, la construction du parcours personnalisé. Il va donc regarder les expériences du candidat, ses activités, etc., puis il va rechercher les actes formatifs ». Jérôme Marcel a rappelé que l’essentiel de ses missions est l’accompagnement à l’écriture du dossier de validation puis l’accompagnement du candidat pour la préparation de son entretien devant le jury. « L’AAP est à la fois le Conseil en évolution professionnelle, l’instructeur de recevabilité parce qu’il doit analyser les activités, le certificateur pour le lien avec le jury, le conseiller pour la recherche de financement, mais aussi l’ingénieur de formation pour coconstruire les parcours » a-t-il synthétisé.
Pour rappel, le CFE propose une formation devenir architecte accompagnateur de parcours VAE. La prochaine session débute le 20 mars.
Sylvain Deneux a conclu en relayant les questions des nombreux participants. Envie d’en savoir plus sur la VAE ? Vous pouvez (ré)écouter les échanges et témoignages en suivant ce lien :