L’Université du domicile s’engage au sein du Lab Migration pour l’emploi à domicile
Publication : 07 Décembre 2022 Mise à jour : 20 Février 2023 Temps de lecture : 7 min
Le Lab Migration pour l’emploi à domicile est une initiative innovante née d’un double constat : d’une part, le secteur à des particuliers employeurs et de l’emploi à domicile est en tension, et d’autre part, il est vecteur d’intégration puisque dans ses rangs près d’1 salarié sur 5 est né à l’étranger. Ce projet d’utilité sociale, dont l’expérimentation pilote se tiendra à Marseille, consiste en un parcours personnalisé d’intégration, de l’accueil à l’emploi dans le secteur des particuliers employeurs et de l’emploi à domicile.
En tant qu’acteur engagé au service des salariés et futurs salariés du secteur, l’Université du domicile est partenaire de ce projet et y propose un double parcours citoyenneté avec une formation pour les personnes nées à l’étranger, mais aussi un réel accompagnement pour les particuliers employeurs.
A cet égard, nous étions présents le 18 octobre à Marseille pour la signature du protocole d’expérimentation pilote pour la région PACA, où les emplois à pourvoir dans le secteur seront supérieurs à 77 000 d’ici 2030*.
L’emploi à domicile, un secteur en tension
Dans tout l’Hexagone, le secteur de l’emploi à domicile connaît des tensions, expliquées par deux facteurs fondamentaux. Le premier est celui du vieillissement de la population. Comme rappelé lors de la conférence de présentation du Lab Migration de la FEPEM en mars dernier, la population française est vieillissante. D’ici à 2060, une personne sur trois sur le territoire français aura plus de soixante ans**.
À cette pression démographique s’ajoute la pénurie de main d’œuvre pour les métiers du secteur, qui va s’accélérer avec les nombreux départs à la retraite des professionnels ces prochaines années. En effet, d’ici 2030, d’après l’Observatoire de l’emploi à domicile, près de 800 000 emplois seront à pourvoir en France dans le secteur pour répondre aux besoins d’accompagnement à domicile des ménages. Assistants de vie, employés familiaux, gardes d’enfants et assistants maternels doivent donc être formés et recrutés massivement dès à présent.
Le Lab Migration au service de la politique RH du secteur
Afin de répondre à ces besoins grandissants qui vont toucher les métiers du domicile - des métiers d’utilité sociale à forte dimension territoriale, les acteurs du secteur comme se mobilisent pour créer et mettre en œuvre des solutions adaptées. Le Lab Migration en est une. Nous nous inscrivons dans cette démarche collaborative aux côtés de la FEPEM, du CNPDS***, de la branche, d’IPERIA et de l’Observatoire de l’emploi à domicile.
En effet, ce projet vise à accompagner un processus global d’inclusion positive, économique et citoyenne. In fine, il s’agit d’intégrer des populations nées à l'étranger dans le secteur des particuliers employeurs et de l'emploi à domicile. Le Lab Migration propose ainsi un parcours personnalisé d'insertion et d'inclusion aux publics éligibles reposant sur 3 leviers déterminants :
- La langue française
- Les compétences professionnelles
- La citoyenneté
Un projet utile et ambitieux, porté par des acteurs majeurs de l’emploi
Comme le présente Marie-Béatrice Levaux, présidente de la FEPEM, « des acteurs publics travaillent avec nous sur ce parcours d’insertion et d’intégration qui inclut à la fois les enjeux de citoyenneté et de compétences, mais aussi l’apprentissage de la langue française et la question centrale du logement. C’est un défi sociétal que nous proposons autour de ce sujet.»
En effet, pour Anne-Carole Pusterla de l’Office Français de l'Immigration et de l'Intégration, les projets comme le Lab Migration sont essentiels pour faire avancer l’intégration de populations nées hors de France : « L’OFII accueille chaque jour des publics venus signer le contrat d’intégration républicaine. Il s’agit de la première étape du parcours d’intégration, et au cours de cette signature les personnes vont être orientées […] vers les différents programmes d’insertion. Parmi ceux-ci, il y a notamment des actions organisées avec la FEPEM, comme les journées d'information collective destinées à ces publics intéressés pour travailler dans le secteur de l’emploi à domicile. »
Au sein du Lab Migration, une fois identifiés, ces publics bénéficieront d’un parcours de professionnalisation intégrateur et d’un accompagnement global personnalisé, porté par IPERIA, leur permettant d’acquérir et/ou de valider les compétences nécessaires sur les plans technique, langagier, numérique… pour entrer rapidement dans le métier choisi et sécuriser leur parcours.
D’après Marielle Brouard, présidente de la Commission Paritaire Nationale Emploi et Formation Professionnelle de la branche du secteur, « un des axes fondamentaux de la professionnalisation de ces métiers du domicile, c’est la reconnaissance des compétences, qui va permettre de construire l’identité professionnelle. Cette démarche de professionnalisation est en place depuis une vingtaine d’années. IPERIA en est le protagoniste historique, et plus récemment, l’Université du domicile a rejoint le projet. » En effet, nous soutenons cette dynamique de professionnalisation depuis plusieurs années à travers la conception de l’offre de formation du secteur.
Citoyenneté et multiculturalité au cœur de la relation d’emploi
Dans le cadre du Lab Migration, nous allons encore plus loin en proposant un parcours citoyenneté à double entrée, destiné aux personnes non nées en France souhaitant se former aux métiers du domicile, mais aussi aux particuliers employeurs. Un parcours qui a une utilité certaine dans la réussite du projet tant la dimension humaine est au cœur des métiers du secteur.
En effet, il doit permettre à chacun de trouver sa place et participer au succès de milliers d’individus recrutés au sein du secteur. Comme Émilie Burel, notre directrice déléguée, l’a évoqué lors de la conférence de présentation du Lab Migration en octobre dernier, ce parcours englobe différents éléments : « Nous offrons un parcours de formation qui intègre des clés de compréhension, us et codes culturels. Nous voulons être accélérateur de cette intégration et nous allons en conséquence former un futur salarié pour qu’il s’intègre plus facilement. Au-delà de ça, nous allons aussi l’informer de ses droits et devoirs pour lui permettre d’accéder plus simplement au logement, à la santé, à l’école pour ses enfants, etc.»
D’autre part, la spécificité du parcours proposé par l’Université du domicile s’inscrit aussi dans l’accompagnement des particuliers employeurs. « Le particulier employeur doit intégrer qu'accueillir à son domicile un salarié en situation de migration, c’est aussi potentiellement faire face à un choc culturel. Le domicile touche à l’intime : il y a des freins et des a priori potentiels à lever. »
Pour assurer la réussite de la démarche, différents contenus sont mis en place pour les futurs salariés : témoignages de travailleurs intégrés, podcasts, quiz, contextualisation du secteur... Côté employeur, plusieurs points de rencontre sont répartis dans le temps. Emilie Burel de conclure : « Le but est que chacun puisse partager son expérience et son ressenti afin de dépasser de potentielles difficultés, craintes ou appréhensions. Par ces initiatives, on espère vraiment pérenniser la relation d’emploi. »
* « Compte-tenu des besoins immédiats et à venir sur la région, on comptabilise plus de 60 000 assistants de vie et employés familiaux supplémentaires à former et recruter durant les 8 prochaines années, ainsi que 17 200 assistants maternels » - Source : FEPEM.
** « Projections de population à l’horizon 2060 » - Source : INSEE.
*** Conseil National Paritaire du Dialogue Social.
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