Publication : 10 Décembre 2024 Temps de lecture : 5 min

En 2021, le collectif d’animation Habitat Participatif recensait 934 projets de logements participatifs en cours en France. Si seulement 1 % des logements sont officiellement conçus sur ce modèle dans notre pays, les projets de ce type seraient en réalité beaucoup plus nombreux. Loin d’être une tendance passagère, l’habitat participatif se développe et transforme nos manières de penser le logement et le vivre ensemble.

L’habitat participatif, un modèle de vivre-ensemble

L’habitat participatif peut être défini comme une approche de fabrique de l’habitation, qui place la collaboration entre les résidents au cœur de la conception, de la construction et de la gestion des espaces de vie.

L’habitat participatif se caractérise par :

  • Une forte mixité sociale et intergénérationnelle en regroupant dans un même ensemble de logements des familles avec ou sans enfants, des personnes célibataires, des jeunes actifs, des retraités… ;
  • La prise en compte de la diversité des occupants (âges, moyens financiers, niveaux d’autonomie…) dans l’organisation et la gestion des espaces afin de répondre efficacement à la variété des besoins ;
  • L’évolutivité et l’adaptabilité des logements aux différentes étapes de la vie pour permettre aux résidents de rester au sein de la communauté quel que soit leur âge. Cela se traduit par exemple par un travail sur l’accessibilité des différents espaces aux personnes en situation de handicap et/ou à mobilité réduite ;
  • L’autonomie de chaque individu dans un cadre collectif : chaque ménage ou individu dispose d’un logement privé, tout en partageant des espaces communs avec les autres membres de la communauté (jardin, salle réservée aux événements en groupe…) ;
  • La participation active de tous les résidents dans la gestion des espaces communs. La prise de décision est également collective afin de prendre en compte les sensibilités et les besoins de chacun et de favoriser un sentiment d’appartenance et de responsabilité partagée ;
  • La durabilité et l’éco-responsabilité dans les choix architecturaux et les modes de gestion et de fonctionnement, à travers par exemple la mutualisation des ressources, le réemploi, le recyclage ou l’auto-production d’une partie des besoins alimentaires ;
  • La solidarité, l’entraide et le maintien de liens sociaux forts entre les habitants ;
  • L’accessibilité financière et l’inclusion sociale par le biais du partage des dépenses communes, ainsi que des démarches collaboratives pour réduire les coûts.

Habitat participatif : où en est-on ?

La loi Alur de 2014 donne pour la première fois une existence légale aux habitats participatifs. Elle les définit comme « des espaces partagés pour favoriser les interactions entre les membres ».

La loi Alur détermine également 2 types d’habitats participatifs. Les habitants regroupés en coopérative peuvent au choix :

  • Penser et définir ensemble de manière autonome l’intégralité du projet, de la recherche du terrain, à la conception du logement, jusqu’à la revente des biens. En tant que propriétaires, ils gèrent également les lieux de manière collective ;
  • S’en remettre à un promoteur immobilier qui concevra et livrera les logements. Le groupe d’habitants devient alors une société d’autopromotion et se charge ensuite de la gestion, des réparations et de l’organisation du vivre-ensemble.

Au fil des années, le concept d’habitat participatif a évolué pour intégrer une dimension plus écologique et plus inclusive. Ses formes se sont également diversifiées, des éco-villages jusqu’à des initiatives spécifiques pour les aînés.

Des projets fleurissent un peu partout en France en zones urbaines, comme rurales. Selon le collectif d’animation Habitat Participatif, 2400 logements par an devraient officiellement être conçus sur ce modèle en 2030.

Gros plan sur deux exemples de bénéfices concrets de l’habitat participatif

Pour les seniors, une alternative à l’EHPAD

L’habitat participatif offre aux aînés une option intermédiaire entre le domicile traditionnel et l’EHPAD. Il leur permet de bénéficier de leur propre logement, tout en partageant des espaces communs, des services et des moments de vie avec une communauté intergénérationnelle dynamique.

Au sein des habitats participatifs, un assistant de vie mutualisé peut également fournir un soutien adapté aux besoins de certains résidents. Cette approche encourage la solidarité au cœur de la communauté et renforce le lien social.

Ceci favorise les interactions sociales et le maintien de l’autonomie et de la qualité de vie des personnes plus âgées sur le long terme.

Un lieu de transmission intergénérationnel

Lieu de vie intergénérationnel rassemblant des personnes disposant de parcours académiques et professionnels, de vécus et d’expériences différentes, l’habitat participatif favorise l’apprentissage mutuel et le partage de compétences et de savoir-faire..

Il devient ainsi un espace d’enrichissement réciproque !


À l’Université du domicile, nous sommes convaincus des vertus de la transmission de compétences intergénérationnelle et du rôle de l’habitat dans ce processus.
Découvrez nos expérimentations sur ce sujet.