Apprentissage : sur quelles avancées théoriques s’appuient les nouvelles pratiques pédagogiques ?
La plasticité cérébrale
Pendant longtemps, les chercheurs pensaient que le cerveau adulte atteignait un degré final de développement avant d’entamer un déclin progressif. Ces 20 dernières années, de nombreuses études ont cependant mis en avant la neuroplasticité du cerveau (ou plasticité cérébrale) qui représente la capacité de cet organe à se reconfigurer et à s’adapter tout au long de notre vie.
Les sociétés et organismes spécialisés dans l’enseignement conçoivent aujourd’hui des environnements éducatifs stimulant cette plasticité pour favoriser la rétention et la compréhension des informations, notamment à travers :
● l’apprentissage par la répétition et la pratique constante ;
● l’apprentissage actif qui incite l’apprenant à poser des questions, résoudre des problèmes, enseigner des concepts à d’autres apprenants et mettre en pratique ses connaissances dans des exercices ;
● la variété dans l’apprentissage reposant sur la diversité des sujets et des méthodes utilisés afin de stimuler les différentes parties du cerveau.
L’engagement émotionnel
Les émotions favorisent la mémoire et l’assimilation. De nombreuses méthodes d’enseignement parviennent donc aujourd’hui à stimuler l’engagement émotionnel via :
● l’intégration d’histoires, de récits captivants et d’anecdotes dans le processus d’apprentissage ;
● l’incitation des apprenants à choisir des projets ayant une signification personnelle pour eux, ainsi qu’un lien avec leurs intérêts, passions et expériences ;
● l’introduction de débats et de discussions en formation;
● l’utilisation de supports visuels et sonores (vidéos, images, témoignages, musiques…) ;
● l’invitation de conférenciers venant partager des expériences personnelles liées au sujet étudié.
La gestion de l’attention
Le cerveau dispose d’une capacité d’attention limitée. La gestion de l’attention est donc cruciale pour accroître l’efficacité de l’apprentissage. Cela peut passer par l’introduction :
● d’éléments interactifs ;
● de changements fréquents d’activités (discussions, présentations, cas pratiques…) ;
● la division du contenu en segments courts ;
● la mise en place de la méthode Pomodoro qui consiste à travailler intensément pendant une période courte (généralement 25 minutes), suivie d’une brève pause ;
● l’élimination des sources de distraction potentielles via, par exemple, la mise en mode avion obligatoire des téléphones.
La théorie des intelligences multiples
Cette théorie conçue par le psychologue du développement et professeur de sciences de l’éducation américain Howard Gardner suggère que l’intelligence ne se mesure pas de manière uniforme entre les individus.
Il est donc nécessaire de personnaliser la formation en fonction des besoins de chacun. Voici quelques exemples de méthodes d’apprentissage adaptées à différents types d’intelligences :
● intelligence linguistique : inviter les apprenants à exprimer leurs idées à travers l’écriture, les échanges, les débats et les présentations ;
● intelligence mathématique : utiliser des jeux mathématiques et des expériences scientifiques pour stimuler la résolution de problèmes et la pensée logique et analytique ;
● intelligence spatiale : encourager la création artistique pour développer la capacité de l’apprenant à visualiser et à manipuler des images mentales ;
● intelligence corporelle : intégrer des activités physiques ou du théâtre dans l’apprentissage ;
● intelligence intrapersonnelle : mettre en place des activités favorisant la compréhension de soi et de ses propres émotions.
La répétition espacée
La répétition espacée se base sur l’idée selon laquelle la révision régulière d’informations à des intervalles de temps croissants favorise la rétention à long terme et la capacité à récupérer une donnée lorsque c’est nécessaire.
Voici quelques exemples d’exercices ludiques de répétition espacée :
● la révision à des intervalles de plus en plus longs de cartes mémoire contenant des questions au recto et des réponses au verso ;
● l’utilisation d’applications et de plateformes en ligne intégrant des algorithmes de répétition espacée s’adaptant au rythme de l’apprenant ;
● la création d’un tableau de planification des révisions indiquant les sujets à réviser et les dates prévues pour les revoir.
L’apprentissage collaboratif
Les interactions sociales stimulent la libération d’ocytocine, l’hormone du bien-être, et créent un environnement propice à l’apprentissage.
Les méthodes basées sur l’apprentissage collaboratif capitalisent sur ce principe en favorisant les discussions, les activités de groupe et les projets en commun afin de développer les compétences sociales et la compréhension des autres.
La gamification
L’engagement émotionnel et la compréhension des concepts s’améliorent lorsque les apprenants sont immergés dans des expériences stimulantes.
La gamification repose sur l’introduction de jeux, de défis, de mises en situation réelles, de compétitions et de récompenses dans le processus d’apprentissage pour favoriser l’attention et la participation active.
Apprendre et former autrement : l’exemple du Learning Lab de l’Université du domicile (UDD)
Le Learning Lab de l’UDD est un laboratoire d’expérimentation et d’apprentissage conçu pour aider les acteurs de la formation à relever le défi du développement des compétences, en particulier dans le secteur de l’emploi à domicile.
Le Learning Lab propose des formations en présentiel et en distanciel intégrant des méthodes et des outils numériques inspirés des nouvelles pratiques pédagogiques (réalité virtuelle, capsules numériques, apprentissage expérientiel, art de la rencontre, serious game…).
Le Learning Lab a publié un cahier « ressources » explorant les dernières innovations en matière de formation et met à disposition un catalogue répertoriant une offre de formation dédiée aux formateurs.